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Emilie Caugant

Cheryl Bridges, première femme à courir le marathon en moins de 2h50

Cheryl Bridges (aujourd’hui, Treworgy) est née le 25 décembre 1947 dans l’Indiana, aux Etats-Unis. À l’adolescence, elle commence à pratiquer la course à pied. Elle va surmonter de nombreux obstacles pour pouvoir s’entraîner et participer à des compétitions d’athlétisme. Malgré les difficultés, elle va remporter plusieurs courses jusqu’à détenir un record du monde de marathon. Découvrez comment une jeune fille timide, à qui on a refusé l’inscription au club de sport de son lycée, est devenue une athlète qui a ouvert la voie à de nombreuses femmes dans le sport de haut niveau.


La découverte de la course à pied


À l'adolescence, Cheryl lit un article dans le journal rédigé par Bill Bowerman, un entraîneur sportif et homme d’affaires. Il évoque sa pratique de la marche et de la course à pied en forêt avec sa femme et ses amis. En lisant cet article, la jeune Américaine a envie d’essayer le jogging (on ne parle pas encore de « running » à l’époque) pour connaître les sensations dont parle l’entraîneur. Elle commence à courir seule dans un parc. À l'époque, la pratique de la course en amateur n’est pas répandue. Seuls les membres des équipes d’athlétisme courent. Et l’athlétisme n’est pas un « sport de fille » … Dans les années 1960, il est mal vu qu’une fille pratique une autre activité sportive que la gymnastique, le tennis, la natation ou encore le patinage…

Peu importe pour Cheryl ; elle aime courir ! Quand elle s’entraîne, elle se sent bien, physiquement et mentalement. Très vite, elle réalise les bénéfices du sport sur son corps et son mental. Physiquement, elle gagne vite en endurance et en vitesse. Mentalement, pendant la course, ses pensées s’apaisent, elle peut prendre du recul sur ses réactions et ses émotions. Ce bien-être lui donne envie de poursuivre plus loin et plus vite.


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Les débuts en compétition


Elle décide alors de s’inscrire dans l’équipe d’athlétisme de son lycée. L’administration scolaire refuse dans un premier temps que Cheryl intègre l’équipe sous prétexte que la course à pied nuirait à la fertilité féminine… ! Finalement, elle est autorisée à s’entraîner avec les garçons (puisqu’il n’y a pas d’équipe féminine). En dernière année de lycée, elle participe aux championnats nationaux de cross country et termine 7ème ! Elle sait que plus rien n’est impossible. La course lui a donné confiance en elle et en ses capacités.

Elle devient la première athlète féminine à recevoir une bourse d’étude dans le domaine sportif, dans une université publique.


L’entraînement sportif à l’université


Elle part à l’Université de l’Indiana pour préparer un diplôme de coach sportif. Dans l’équipe universitaire, Cheryl est la seule fille. Elle va donc s’entraîner avec les garçons et on ne lui fera pas de cadeaux. Le coach pense qu’elle peut gêner la course et distraire les jeunes hommes. Il décide qu’elle doit démarrer sa course 5 secondes après le coup de départ. À chaque épreuve, elle finira toujours dans les 3 premiers !

En 1969, elle participe aux Championnats du monde de cross-country. Mais la fédération de l’Amateur Athletic Union refuse de payer le voyage aux athlètes féminines. Elle doit alors financer seule son voyage en Écosse où a lieu la compétition. Il en faut plus pour la décourager ! Elle se classe quatrième de sa catégorie. En 1971, elle participe de nouveau aux championnats du monde et finit 3ème de l’épreuve de cross-country. Elle établit même les records américains sur les distances de 3 miles et 5 000 mètres.

Après avoir obtenu son diplôme, elle part vivre en Californie avec son mari qui est aussi un sportif accompli. Elle continue de s’entraîner pour la compétition avec des garçons. Les membres de son équipe s’entraînent pour un marathon, soit 42 km et 195 mètres. Cheryl décide de prendre le départ. Elle termine la course en marchant en 3 h 15.


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Le record du monde de marathon en 1971


En 1971, Cheryl a 23 ans. Elle se prépare à courir son deuxième marathon à Culver City, en Californie. Elle ne vise aucune performance. C’est sa dernière année en tant qu’athlète de haut niveau. Elle veut « juste » terminer le marathon sans marcher… Coup de départ : tout au long de la course, elle reste concentrée sur son rythme et uniquement son rythme. Les 42 km passent vite ; Cheryl se sent bien. À l'arrivée, elle sait qu’elle a atteint son objectif, mais ne réalise pas encore l’exploit qu’elle vient d’accomplir. Quand elle voit le chronomètre, 2 h 49 min et 40 sec : nous sommes le 5 décembre 1971 et elle vient de faire tomber le record mondial féminin du marathon ! C’est la première fois qu’une femme court cette distance en moins de 2 h 50.

À l’époque, l’exploit passera inaperçu. Le sport féminin ne bénéficie pas de la médiatisation d’aujourd’hui. Un article du Los Angeles Times évoque sa performance, mais le journaliste commente plus son physique que sa prouesse…


Sa vie après la compétition


Après ce record, Cheryl décide de continuer la compétition pendant quelque temps. Elle va travailler dans le domaine sportif durant plusieurs années.

En 1981, elle donne naissance à sa fille, Shalane Flanagan. En grandissant, Shalane va s’intéresser à la course à pied alors qu’elle ne sait pas que ses parents ont déjà un beau palmarès derrière eux. Grâce à sa mère, Shalane va trouver le soutien que Cheryl n’a pas eu au même âge et va devenir une athlète de haut niveau. Elle sera médaillée d’argent aux J.O. de 2008 sur 10 000 mètres. Elle détient également les records des États-Unis sur 3 000 et 5 000 mètres en salle. C’est en accompagnant Shalane sur les stades que Cheryl est devenue photographe sportif.


La carrière sportive de Cheryl Bridges a ouvert la voie à de nombreuses femmes dans le sport. Elle a permis aux athlètes féminines de vivre leur passion, leurs rêves avec moins de peur et sans avoir besoin de la validation des autres. Son parcours est inspirant à bien des égards, notamment sur la place des femmes dans les “sports d’hommes”. Le manque de représentativité des femmes dans certains sports ne doit pas être un frein à la pratique.


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